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Déconstruisons les mathématiques
Les mathématiques reposent sur des principes abstraits qui ne correspondent pas aux réalités sociales. Pire, qui invisibilisent les inégalités.
1 racisé + 1 blanc, font-ils 2 humains égaux ? Bien sûr que non !
L'égalité mathématique ne reflète nullement les inégalités et les différences individuelles présentes dans notre société.
Il est urgent de déconstruire les mathématiques, de remettre en question ces normes figées et amener à une réflexion plus critique sur les rapports de pouvoir et les discriminations existantes.
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Les mathématiques sont souvent considérées comme une discipline universelle, objective et immuable, basée sur des principes logiques et des règles strictes. Cependant, remettre en question cette vision traditionnelle des mathématiques peut être nécessaire pour mieux comprendre leur rôle dans la société et les implications sociales de leur utilisation.
Lorsque l'on examine de plus près les concepts fondamentaux des mathématiques, on réalise que ceux-ci reposent sur des postulats et des axiomes qui ne sont pas nécessairement en adéquation avec la réalité sociale. Par exemple, l'égalité mathématique, symbolisée par des équations telles que 1+1=2, suppose une uniformité et une symétrie qui ne correspondent pas toujours aux diversités et aux disparités observées dans la société. En effet, dans la vie sociale, les individus ne sont pas des entités interchangeables et équivalentes, mais plutôt des êtres complexes avec des identités et des expériences uniques.
En déconstruisant les mathématiques, c'est-à-dire en remettant en question les bases sur lesquelles elles reposent, on peut ouvrir la voie à une analyse plus critique de leur impact sur la société. La déconstruction des mathématiques implique de reconnaître que les concepts mathématiques ne sont pas neutres et qu'ils peuvent véhiculer des idées et des valeurs qui reflètent les préjugés et les normes sociales prédominantes. Par exemple, l'utilisation de symboles mathématiques tels que les fractions et les pourcentages peut sembler objective, mais en réalité, ces représentations mathématiques peuvent renforcer les stéréotypes et les discriminations envers certains groupes de population.
En remettant en question la prétendue neutralité des mathématiques, on peut également mettre en lumière les biais culturels et historiques qui ont façonné le développement de cette discipline. Par exemple, l'histoire des mathématiques révèle que de nombreux théorèmes et concepts mathématiques ont été élaborés dans des contextes particuliers, où certaines populations étaient marginalisées ou exclues. En examinant ces racines historiques, on peut mieux comprendre comment les mathématiques ont été utilisées pour légitimer et perpétuer des inégalités sociales.
La déconstruction des mathématiques ne signifie pas rejeter complètement cette discipline, mais plutôt remettre en question ses fondements et ses applications afin de promouvoir une approche plus inclusive et éthique. Par exemple, en introduisant des perspectives interculturelles et intersectionnelles dans l'enseignement des mathématiques, on peut contribuer à sensibiliser les élèves aux différentes façons dont les mathématiques peuvent être perçues et utilisées dans la société. De même, en encourageant une réflexion critique sur les biais et les préjugés présents dans les mathématiques, on peut favoriser une approche plus équitable et démocratique de cette discipline.
Reprenons, notre exemple. La simple addition de "1 racisé" et de "1 Blanc" ne suffit pas à définir l'égalité entre deux individus en termes d'humanité. Cette équation mathématique ne prend pas en compte les différences de vécu, de privilèges et d'oppressions que ces deux personnes peuvent subir en fonction de leur origine ethnique. Les constructions sociales et historiques autour de la race et de la blanchité influencent profondément les expériences et les opportunités des individus, remettant en question l'idée d'une égalité mathématique simple et uniforme.
La notion d'égalité entre un individu racisé et un individu blanc doit être replacée dans un contexte plus large de justice sociale et d'équité. Les discriminations structurelles et les inégalités sociales basées sur la race ne peuvent pas être effacées par une simple addition mathématique. Reconnaître les avantages et les obstacles systémiques auxquels sont confrontés les individus en fonction de leur couleur de peau est essentiel pour comprendre les dynamiques complexes de pouvoir et de privilège qui façonnent nos sociétés.
Plutôt que de chercher une égalité mathématique abstraite entre un individu racisé et un individu blanc, il est primordial de reconnaître les différences et les asymétries qui existent entre les groupes raciaux. La lutte contre le racisme nécessite une prise de conscience des injustices structurelles et une volonté de remise en question des normes et des pratiques discriminatoires qui perpétuent les hiérarchies raciales. Il est indispensable de promouvoir une approche intersectionnelle et antiraciste qui reconnaît la diversité et la complexité des parcours individuels en fonction de leur race et ceci passe donc, bien évidemment, par une déconstruction des mathématiques.
En conclusion, il apparaît que la déconstruction des mathématiques est un processus essentiel pour remettre en question les normes et les pratiques qui sous-tendent cette discipline. En adoptant une approche critique et réflexive, on peut favoriser une utilisation plus responsable et éthique des mathématiques dans la société. En reconnaissant les limites et les biais des mathématiques, on peut contribuer à leur évolution vers une discipline plus inclusive, diversifiée et équitable.
Addendum 1
Il est par ailleurs indéniable que les mathématiques occidentales ont été largement influencées par des hommes blancs, et ce phénomène a eu des conséquences sur la diversité des connaissances et des perspectives mathématiques. En effet, en étant principalement développées par des individus partageant le même bagage culturel, social et historique, ces mathématiques ont tendance à refléter leurs propres expériences et points de vue, laissant ainsi de côté les contributions des femmes, des personnes de couleur et des cultures non occidentales.
Cela pose un problème majeur car la diversité est un impératif pour le progrès des connaissances. En mathématiques, la diversité permet d'explorer de nouvelles approches, de résoudre des problèmes de manière novatrice et de repousser les limites de la discipline. En négligeant les perspectives et les connaissances des groupes minoritaires, les mathématiques occidentales risquent de rester enfermées dans un cadre limité, dénué de créativité et d'innovation.
Il est donc nécessaire de promouvoir une plus grande diversité dans les mathématiques en reconnaissant et en valorisant les contributions des femmes, des personnes de couleur et des cultures non occidentales. Cela passe par une ouverture aux différentes approches mathématiques, par une formation inclusive qui inclut l'histoire des mathématiques non occidentales, et par la promotion de la diversité au sein des institutions académiques et de recherche.
En définitive, il est essentiel de reconnaître que les mathématiques occidentales ne peuvent prétendre à l'universalité tant qu'elles ne reflètent pas la diversité des savoirs et des perspectives mathématiques. Il est temps de s'attaquer au problème de la sous-représentation des groupes minoritaires dans les mathématiques et de promouvoir une discipline plus inclusive, ouverte à la diversité des voix et des talents.
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